DESERT

Il ya deux voix pour appréhender le monde. La voix explicative des philosophes, des scientifiques, des exégètes et autres théologiens... et la voix contemplative des mystiques, des poètes, des silencieux qui se taisent et écoutent.

Que se taisent donc les Philistins!
Que nous retournions au désert, là-bas, qui nous attend. C'est lui qui nous fera éclore.
Nous écouterons alors la musique jouée par le musicien une fois qu'il a brisé son instrument. Nous entendrons des consonnes ineffables, des mots jamais prononcés, des babillages d'enfants que les mères n'ont jamais portés.
Que les hommes taisent le Nom de Dieu et écoutent le vent, car le Sang de Dieu est nocturne et coule de l'autre côté du regard, sous la peau du vent.
Qu'ils n'ouvrent plus la bouche pour prononcer les mots sacrés, mais pour la remplir de pierres, afin de ne plus proférer de mensonges.

Reçois au désert ce qui t'est enlevé et n'attends rien, car ingrats et peu féconds seraient tes jours si tu en attendais quelque chose!
L'oracle est au dernières limites du désert et non au bords des lèvres. Rien, ni la pierre, ni l'herbe de la moindre colline ne sauraient arrêter le vent qui se joue de nos calculs. Il naît à la source des songes et nous traverse de part en part. Ecoute-le et ne dis mot.
Mange. Mange la poussière du désert. Fais-en pâture et ne crois pas que les banquets dressés dans les temples aient meilleur goût.
Que tes pieds saignent, sur chaque pierre, afin que tu connaisses le pas de l'homme et que tu nourrisses la Terre. Que ta marche s'alourdisse plutôt que de chausser les sandales de la fausseté.
Retiens ta soif.

Publié par Fleurs de Bach et Sahaja Yoga

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