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Il serait trop long d'expliquer chaque détail de ce mythe. Mais certains peuvent être lus à la lumière de la connaissance que nous avons à travers Sahaja Yoga et du système subtil de l'être humain.
Les Enfers, dans ce mythe ne correspondent pas au aux ténèbres de l'ignorance, mais bien davantage aux profondeurs de la Matière qui doivent être travaillée dans le Grand Oeuvre, lors des épousailles avec la terre intérieure ou "Oeuvre au Noir".
Orphée est un Aède, un trouvère, c'est-à-dire celui qui a Trouvé le Chemin. Il est héroïque dans la mesure où il voyage en son propre sein. Les animaux sauvages qu'il charme de sa lyre sont ses démons intérieurs. Les êtres inanimés sont ses potentialités qu'il rend actives.
Il n'est pas surprenant qu'Eurydice soit une dryade, c'est-à-dire une nymphe des arbres. De l'Arbre de Vie. Elle est mordue au pied, par un serpent, le jour de ses noces. Elle est donc étroitement liée à la Kundalini qui s'éveille depuis sa racine.
Nul ne peut remonter des Enfers s'il n'a capté auparavant la Lumière essentielle de son être, cette même Kundalini, après avoir "séparé le subtil de l'épais". Personne ne peut assumer cette nouvelle déambulation labyrinthique, ni en trouver l'issue, s'il n'est accompagné d'un guide. La lyre aux sept cordes, donnée par Apollon à Orphée, est la voix (voie) même du dieu qui guidera "l'orphelin". Prémices de sa Réalisation, chant du dieu qu'il est en puissance, la lyre du héros émerveille les profondeurs enfériques et libère Eurydice, son être divin, cueilli dans les profondeurs du corps subtil, c'est-à-dire sa Kundalini. Orphée se mesure à sa propre Réalisation. Passera-t-il la Porte des Dieux, le septième chakra? Devant elle, il s'arrête, se retourne. Il veut voir Eurydice, la saisir de ses yeux, la posséder.
Mais "se retourner en arrière", c'est retrouver une conscience ordinaire, recouvrer des yeux de chair, arrêter le processus de Vie. La Vision s'évanouit. Elle n'est plus que statue de sel, vague icône statufiée, rigidifiée. Elle n'est plus que Lettre morte.
Au moment où l'Homme, saisi de l'Amour divin, est pris dans l'expérience de la Réalisation du Soi, s'il veut la conceptualiser, l'enfermer dans la vision dont il n'est pas encore libérée, il la brise. Orphée périra de douleur. Combien il est dangereux, au sein de cette expérience, de vouloir ramener au niveau des catégories mentales d'une conscience ordinaire, enfermer dans nos cadres conceptuels, ce qui ressortit à une Transcendance!
Publié par Fleurs de Bach et Sahaja Yoga
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